La couleur des yeux – Yves Pinguilly et Florence Koenig

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Alors que le soleil d’Afrique envoie ses rayons ardents, que les tisserins volent au-desssus des baobabs dans le ciel azur, que la terre est d’une belle couleur ocre, que les bonnes odeurs de la sauce graine et du foutou d’igname enveloppent les habitants, deux enfants marchent en direction du grand marigot. Fati tient le bras d’Issa, car si la petite fille sent la chaleur du soleil sur sa peau, entend le gazouillis des oiseaux et respire les parfums qui l’entoure, elle ne peut pas voir la couleur du sol sur lequel elle avance avec son ami. Elle est aveugle.

Arrivés devant le grand marigot, les enfants commencent à pêcher. Issa s’absente un instant laissant Fati seule. Très vite, un petit poisson bleu s’accroche à sa ligne. Mais ce poisson n’est pas ordinaire… il propose à la fillette un marché : si elle le remet à l’eau, il exauce n’importe lequel de ses voeux.

Fati lui dit qu’elle aimerait voir le monde. Le poisson lui donne alors deux écailles à poser sur ses yeux, et c’est l’éblouissement : la fillette touche le monde avec ses yeux, devenus bleus comme le ciel d’Afrique.

Mais lorsque les enfants rentrent au village, les gens rejettent Fati. La couleur de ses yeux n’est pas ordinaire, ils ont peur, la prennent pour une sorcière.

Une très belle histoire écrite à la manière d’un conte traditionnel africain qui pose les questions du droit à la différence, du handicap et de l’exclusion. Et de l’amour salvateur. Les illustrations emplissent les pages de couleurs chaudes, lumineuses, chatoyantes et enveloppantes.

« Elle s’était fermée la tête avec un morceau de pagne pour se protéger un peu. Comme Issa, elle sentait le soleil lui chauffer les épaules aussi bien qu’un feu de brousse. Elle ne savait rien de la forme moqueuse des ombres toujours un peu plus grandes mais elle devinait la grosse bouche du soleil qui tétait le ciel avec gourmandise. »

« — Est-ce qu’en fermant les yeux on efface la méchanceté ?

— Non… on n’efface rien. Si tu fermes les yeux, tu n’effaces même pas les colères de la brousse. »

« Ils ont peur. Ils sont captifs de leur peur et la peur ça éteind un peu le coeur… »

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La couleur des yeux, album écrit par Yves Pinguilly et illustré par Florence Koenig, Réédition, Collection Fil Rouge, Autrement jeunesse, Août 2013 —

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