Journal d’un nul débutant – Luc Blanvillain

journal2

 

Demain, Nils fait sa rentrée au collège, en sixième. Loin d’être tendu, le jeune garçon a au contraire hâte d’y être, car cette année les choses vont changer. Il a en effet pris une grande décision : il va devenir nul. Et il se rend bien compte de la difficulté. Parce que Nils est un très bon élève, premier de la classe, sérieux, attentif, concentré, réfléchi, posé. Ses parents (l’un est bibliothécaire et l’autre ingénieur) soucieux de son éducation ont toujours été présents, répondant à toutes ses questions et à toutes celles auxquelles il ne pensait pas…

Aujourd’hui, il se sent oppressé, prisonnier de ses bonnes notes. Il envie terriblement sa grande soeur Héloïse qui elle, redouble sa troisième. Et puis, il aimerait regarder la télé les soirs, se coucher tard, jouer aux jeux vidéo, au foot. Bref se sentir libre et surtout comme les autres. Car les autres évidemment sont différents de lui et Nils en a assez de cette situation. Il en a marre d’être regardé comme une bête de foire par certains, d’être ignoré par d’autres, ou d’être chambré. Alors il s’est dit qu’en devenant un cancre, on ferait plus attention à lui, on le regarderait autrement, il aurait des copains, on serait sympa avec lui.

Devenir un nul n’étant pas une chose aisée, il entreprend d’écrire un journal, histoire de mettre sur papier sa stratégie, noter sa progression et les complications qui risquent d’intervenir. Et les complications, il va y en avoir… car Nils n’avait pas prévu de tomber amoureux de Mona, d’avoir pour meilleur ami un authentique nul, de se retrouver dans la classe d’Ange plus connu sous le nom de Face-de-Rapace un petit génie arrogant et prétention, d’être détesté par un prof et de participer à un concours de mathématique…

Un roman très drôle, une écriture alerte, des personnages attachants, des moments tendres et en filigrane un message important en direction des parents : lâchez la bride, arrêtez de mettre la pression sur vos enfants, de faire peser vos propres angoisses sur eux et d’exiger la performance à tout prix. Laissez-les respirer!

« Je n’aime pas le mot « nul », mais tout le monde l’emploie. Il faut bien se faire comprendre. En classe, quand on est nul on est souvent un gros nul. Comme si on devenait obèse à force de se gaver de zéros. Officiellement, donc, en première page de ce journal intime, j’annonce que je rejoins le peuple des mauvais, des médiocres, des besogneux. La bande des gros nuls. Jusqu’à présent, j’étais exactement le contraire. Le genre d’élève à qui les autres – ma grande soeur, surtout – rêvent de flanquer des claques. Dix-neuf de moyenne en générale. Pas vingt, pour qu’on ne me flanque pas. Cette sorte d’individu qui, le sujet à peine distribué, se met à gratter sa copie d’une traite, la rend une demi-heure avant tout le monde et a, en plus, le droit d’aller chercher un livre dans la bibliothèque de la classe pour tuer le temps en attendant que les autres achèvent péniblement leur travail. »

 

challengerl2014

Livre reçu en Service de Presse.

Journal d’un nul débutant, roman jeunesse (dès 9 ans) de Luc Blanvillain, Collection Neuf, L’école des loisirs, Août 2014 —

29 commentaires sur “Journal d’un nul débutant – Luc Blanvillain

  1. Ho ! Moi qui ne suis pas du tout Jeunesse (je pense, à tort parfois, que c’est du marketing) mais là tu me tentes diablement ! En plus : Blanvillain + Ecole des Loisirs, je le note pour une occasion… Il me fait envie : tu as réussi cette prouesse ! 😀

    1. Bah le marketing, ce sont les bouquins de Dora et autres disney… la littérature jeunesse est d’une grande qualité aujourd’hui, je t’assure. Il y a de grands auteurs et illustrateurs.

    1. Un chouette roman, bien écrit, drôle (avec des passages tendre) et une reflexion intéressante sur le bon élève, le regard des parents et des autres élèves.

  2. Quelle bonne idée ce livre ! De quoi rire un peu, cela doit être plein d’humour non ? Et tu sais comme j’aime L’école des loisirs…
    PS : j’ai lu une des aventures de chien pourri l’autre chose dans ma librairie préférée 😉

    1. Oui une sacrée bonne idée de prendre les choses « à l’envers ». Vouloir devenir nul, il fallait y penser! Un message intéressant : pression des parents, regard envieux des élèves, le désir de se fondre dans la masse, de devenir transparent, comme tout le monde… un livre qui ouvre à la discussion. Ah Chien pourri, il est en train de devenir incontournable!

  3. Déjà le titre! Il a l’air drôle ton livre et en même temps touchant, ça ne doit pas être facile pour ce petit garçon de se sentir à part des autres. J’aime ton dernier paragraphe! À faire lire à mes petits mousses 🙂

    1. Oui c’est triste de voir qu’aujourd’hui il ne fait pas bon d’être « à part », « différent »… l’auteur réussit à faire passer des messages importants en faisant rire.

    1. L’auteur arrive d’ailleurs très bien à dédramatiser cette situation – de bon élève chahuté – à travers des situations cocasses et rigolotes, mais réussi à faire passer ses réflexions. Un chouette roman qui devait être lu en classe.

  4. J’avais repéré ce titre là dans le catalogue Ecole des loisirs. Et le sujet ne peut que me toucher, il pourrait être une lecture parfaite pour petit dernier, il y a tant de causes de rejet… Je le surligne et mets ton billet dans vos billets tentateurs ;0)

    1. J’ai justement pensé à toi et à ton petit dernier quand j’ai commencé la lecture de ce livre. Bon le roman reste léger mais cette lecture peut être intéressante pour ton fils.

  5. L’art thérapeute chez lequel Petitdernier va depuis l’année dernière dit qu’il est très intelligent et que c’est peut-être une cause aussi du rejet des autres…

    1. Ça ne m’étonne pas du tout que ton fils soit « rejeté » par les autres élèves parce qu’il travaille bien… c’est souvent le cas malheureusement… mon propre fils a toujours très bien travaillé ( premier de la classe, tout le temps), pourtant on a jamais ressenti de rejet mais je dois dire que les maîtresses ont toujours fait ce qu’il fallait avec lui. En arrivant au CP, il savait déjà lire, quelques enfants de sa classe avaient de grosses difficultés, mon fils est devenu une sorte de tuteur pour ces enfants (elle m’avait demandé si j’étais d’accord). Ainsi, pour les enfants de sa classe, mon fils est quelqu’un sur qui ils peuvent « compter », ils savent qu’il est capable de les aider dans leurs éventuelles difficultés. Il a toujours pris ce « rôle » au sérieux, et le fait d’une façon très saine. Voilà pour ma petite expérience.

  6. Voilà une très bonne idée cette histoire de « tuteur »… Mais je crois en effet que tout dépend de la maitresse, et de sa façon d’arranger les choses. La sienne n’a pas du tout été à la hauteur comme l’a été celle de ton fils apparemment…

    1. Oui tout dépend de la maîtresse, de l’effectif de la classe, des enfants, des parents, du cadre scolaire…bref pas simple… et puis dès qu’on est un peu différent (physiquement, intellectuellement) on galère. Je crois que c’est comme ça depuis la nuit des temps…

  7. Ma fille de 10 ans est en train de lire ce roman, tout comme ses compagnons de classe. Très honnêtement, il semble séduire et enchanter davantage les adultes que les enfants de 9-10-11 ans qui sont, cependant, le lecteur « cible ». A en lire les critiques, toutes exprimées par des adultes, et à écouter les enfants qui en parlent, j’ai l’impression que l’auteur est un peu passé à côté de son public.

  8. A lire les commentaires et critiques toutes exprimées par des adultes, et à écouter les enfants qui lisent ce roman pour l’instant (9-10-11 ans, classe de ma fille), je pense que l’auteur est un peu passé à côté de son public cible, et c’est bien dommage. Le thème, le ton et l’humour utilisés enchantent davantage les adultes que les enfants.

    1. Mon fils avait neuf ans quand il a lu ce livre, et il est vrai qu’à l’époque il n’en a pas fait grand cas. Je pense qu’il peut ouvrir à la discussion entre parents et enfants, ou instits et élèves. De toute façon, le thème est intéressant et proche des préoccupations des enfants. Mais, tu as sans doute raison, quant au ton et à l’humour de ce livre, tous les enfants n’y sont peut-être pas sensibles.

Laisser un commentaire