La popularité du Petit Chaperon rouge à travers le monde est extraordinaire. De nombreuses variantes de ce conte de tradition orale – né probablement au XIVème siècle – ont été dites, lues, vues au cinéma et au théâtre. La version retranscrite la plus ancienne serait celle de Charles Perrault, dans laquelle le loup triomphe, mangeant crûment la fillette et sa grand-mère. Et c’est justement celle-ci que Beatrix Potter raconte dans cet album. Un texte inédit ficelé avec pertinence. Elle y décrit la nature belle et puissante – ses couleurs ses fruits ses parfums sa faune sa flore – le chant des bûcherons au loin, le souffle du vent, qui distraient l’esprit de la petite fille, son innocence son imprudence face au loup affamé rusé et hâbleur, la nuit qui tombe et l’angoisse qui surgit. Beatrix Potter entretient le suspens et n’enlève pas la noirceur du conte. Quant aux illustrations, elles sont pleine d’émotions ; on sourit on se méfie on s’inquiète on est triste et puis on se moque du loup quand on le voit se déplacer difficilement sur le chemin, avec son énorme ventre , et les bûcherons qui courent après lui…
« Grand-mère, oh, grand-mère, que tu as de longs bras velus! – C’est pour mieux t’embrasser mon enfant!
-Grand-mère, oh, grand-mère, que tu as de grandes oreilles poilues sous ton bonnet de nuit! – C’est pour mieux t’entendre, mon enfant!
– Grand-mère, oh, grand-mère, que tu as de grands yeux jaunes! – C’est pour mieux te voir, mon enfant!
– Mais… grand-mère, oh, grand-mère, que tu as de grandes dents… – C’est pour mieux te MANGER, mon enfant!
Et ainsi finit le Petit Chaperon Rouge. »
— Le petit Chaperon Rouge, raconté par Beatrix Potter d’après le conte de Charles Perrault et illustré par Helen Oxenbury, traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassallo, à partir de 3 ans, Kaléidoscope, octobre 2019 —
J’aime beaucoup Potter. Je ne savais pas qu’elle avait aussi parlé de ce conte… je ne la connaissais que pour pierre lapin
Ce texte est publié pour la première fois. Moi aussi, je ne connaissais que son célèbre Pierre Lapin!
Les illustrations, et ce choix de ne pas trahir l’esprit de ce conte, en ne modifiant pas la fin qui est cruelle, mais instructive aussi pour celui qui le lit. J’adore 🙂
Personnellement, j’aime cette version… j’apprécie l’idée de ne pas édulcorer les contes d’antan…
Je te rejoins, il ne faut surtout pas changer les contes car chacun d’entre eux à un enseignement, une morale à offrir à l’enfant. Bises. 🙂