Du vert bouteille au rouge flamboyant, du bleu azur au brun intense, les couleurs éclatent sur chaque page dont certaines s’enchevêtrent dans de savants motifs rappelant les tissus et autres broderies slaves.
Voici un album immense par sa taille et sa qualité. Le travail de Paul Echegoyen sur l’illustration et l’adaptation de Claude Clément du conte d’origine russe mettant en scène la cruelle et abominable Babayaga, sorcière mangeuse d’enfants, sont vraiment aboutis.
On entrevoit la conteuse à travers l’écriture de l’auteure ; descriptions détaillées, dialogues ciselés et percutants, une atmosphère un brin angoissante, et une certaine connivence avec le lecteur.
Mais venons-en à l’histoire. Vassilissa, une adorable petite fille aux longs cheveux d’or vit avec son père qui l’adore et sa belle-mère qui la déteste. Profitant un jour de l’absence de son mari, la marâtre envoie la fillette chercher du fil et une aiguille chez sa soeur qui n’est autre que Babayaga.
Vassilissa part donc à la rencontre de l’ogresse, accompagnée de sa poupée de chiffon, un précieux souvenir de sa maman. Malgré sa douceur, la petite fille n’est pas dupe. Avant de s’enfoncer dans la forêt, elle se rend chez sa marraine pour recevoir quelques conseils.
Courageuse et généreuse, Vassilissa affrontera la sorcière en usant de ruse. La maison aux pieds de poules, les chiens féroces, le chat griffu-moustachu, les crânes aux yeux rouges, le haut portail en ossements humains et le grand bouleau qui se dresse fièrement ne l’empêcheront pas d’arriver à ses fins.
Vassilissa est un personnage attachant. Le ton donné au texte est juste. Le conte original n’est pas dénaturé. L’onirisme des dessins nous emporte. Un sublime album. Un coup de coeur, forcément.
« Soupçonnant qu’on l’avait trompée, la sorcière se précipita dans l’isba. Vassilissa n’était plus là ! L’ogresse tira la queue du chat et hurla :
– Pourquoi ne lui a-tu pas crevé les yeux ?
– Voilà longtemps que je chasse pour toi les souris et les rats ! Répondit le griffu-moustachu. Et tu ne m’as rien donné de bon, alors qu’elle m’a offert du jambon !
Babayaga frappa les chiens.
– Voilà longtemps que nous sommes tes gardiens ! Aboyèrent-ils. Et tu ne nous a nourris que de maigres bouillies de son, alors qu’elle nous a offert des croûtons !
Babayaga secoua furieusement le portail.
– Voilà longtemps que je protège ta maison ! Protesta-t-il. Et tu n’as jamais mis la moindre goutte d’huile sur mes gonds, alors qu’elle en a versé un plein flacon !
(…)
Trépignant et écumant de colère, la sorcière siffla entre ses doigts crochus. Le grand mortier dans lequel elle pilait ses poudres empoisonnées apparut. D’un bond, elle sauta dedans. »
— Babayaga, album raconté par Claude Clément et illustré par Paul Echegoyen, Seuil jeunesse, Octobre 2013 —
Les illustrations sont très belles. Et puis c’est un grand classique.
Oui un grand classique que je n’avais pourtant jamais lu! Les illustrations sont grandioses.
ça a l’air magnifique, je note pour mes enfants (je ne suis pas sûre à 100% qu’ils connaissent l’histoire…)
C’est un très joli album, à partir de 6 ans.(Ma fille de cinq ans à peine a eu « un peu peur ».)
Je viens juste de l’acheter pour le Noël de Léonie, ma petite fille (3 ans et demi) . J’ai adoré les illustrations et je sais que l’histoire va lui plaire. Elle avait aimé la pièce de théâtre issue du conte au festival d’Avignon cet été.
Ma fille apprécie beaucoup ce « grand » livre aussi. Je retiens le nom de l’illustrateur, j’ai trouvé ses dessins magnifiques.
Baba Yaga, c’est marrant, ça ne ressemble pas du tout à la manière dont les Russes la représentaient en illustrations. Belle réinterprétation cela dit !
L’histoire de Baba Yaga est connue dans le monde entier et j’imagine bien que les versions ne manquent pas!
MERCI infiniment à Nadège, pour cet article ! Ainsi qu’à tous vos commentaires… En vous souhaitant, ainsi qu’à vos enfants, toutes les belles lectures du monde.
On aime beaucoup cet album ici. Ma fille a 9 ans aujourd’hui, et elle le feuillette régulièrement.