Les fantômes d’Issa – Estelle-Sarah Bulle

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Quatre ans de cauchemars, toutes les nuits ou presque. Des fantômes qui la hantent, une honte qui la ronge. Une ombre immense, envahissante, plane sur la vie d’Issa depuis ce jour d’été, le dernier de son année scolaire de Ce2. Pour fêter l’arrivée des grandes vacances, la maîtresse avait organisé un pique-nique, dans les hauteurs de leur petit village. Il faisait chaud, le ciel était bleu azur. Il y avait un mur tout cassé, Mathis elle et personne autour,  « t’es pas cap » lui avait-elle dit…
Aujourd’hui, Issa a douze ans. Enfoui au fond d’elle, un terrible secret. Par chance, elle a déménagé loin de ce mur qui, continue inlassablement à apparaître dans ses rêves, l’emprisonne, l’étouffe. Impossible pour elle de parler, la culpabilité l’oblige à se taire. Alors elle s’est mise à écrire un journal : lui seul sait les remords et le chagrin, le geste fou fatal. Extirper ses maux à travers ses mots allège un peu son cœur lourd, mais cela ne suffit pas. Et puis les événements, avec le temps, sont devenus confus, flous.
Grande lectrice de mangas et particulièrement du mangaka Keiji Nemuro, Issa apprend sa venue pour une dédicace. S’en suivra une rencontre belle généreuse et bienveillante. En confiance, la jeune fille se livrera pour la première fois. Grâce à cette rencontre et avec l’aide de ses amis, ses souvenirs brumeux s’éclairciront, images et chronologies se reconstitueront…
Un roman prégnant sur le sentiment de culpabilité, et la nécessité de s’ouvrir aux autres pour saisir la vérité et non l’idée qu’on s’en fait.

« Les cauchemars sont encore revenus. Ça fait quatre ans maintenant que j’en ai presque toutes les nuits. Peut-être que ce journal va me soulager. Peut-être qu’écrire la grosse bêtise que j’ai faite la fera diminuer un peu dans ma tête. Maintenant que j’ai douze ans, je pense que je peux revenir en arrière et tout écrire, je suis assez bonne en français. Mais c’est difficile de commencer. Par où débuter : au moment où j’ai commis cette erreur fatale, quand j’avais à peine huit ans? Avant? Avant, c’est mieux. Comme ça, ce sera clair. En écrivant, ce qui est arrivé deviendra juste une histoire, avec un sens et, je l’espère, une fin. »

Les fantômes d’Issa, roman jeunesse d’Estelle-Sarah Bulle, illustration de couverture Siegfried de Turckheim, à partir de 11 ans, L’école des loisirs, janvier 2020 —

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