La montagne noire – Maria Jalibert et Anne Laval

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Avant, Rémi était un petit garçon heureux, entouré d’une famille aimante, passionné d’architecture. Aujourd’hui, à dix ans, son univers est brumeux. Pelotonné dans une bulle, réfugié dans son chagrin, Rémi est devenu une ombre. Un accident de voiture lui a ôté ses parents, et depuis ce drame, sa vie s’est obscurcie. Son oncle et sa tante l’ont recueilli avec amour et bienveillance, mais il ne peut plus ni sourire, ni jouer, ni échanger. Il se recroqueville sur sa tristesse, se ferme pour mieux se préserver.

L’été arrive et l’oncle et la tante de Rémi lui offrent une semaine en colonie de vacances au pied de la montagne noire. Rencontrer d’autres enfants, participer à des activités lui permettront peut-être de sortir de son isolement. Mais les premiers jours sont bien moroses pour Rémi, il reste à l’écart, ne se mêle ni aux jeux ni aux conversations.

Lors d’une sortie en montagne, Rémi, comme à son habitude, reste seul. Et la forêt l’intrigue tant qu’il s’y enfonce, observant arbres et insectes… Happé ses mystères, il ne mesure pas le temps et s’aperçoit brutalement qu’on l’a oublié.

Les heures passent, la nuit tombe, personne ne vient le chercher. Il faut dire qu’il n’a pas d’amis dans cette colonie, ne faisait jamais de bruit, ne parlait pas. Il était « transparent », qui se souviendrait de lui?

Commence alors une aventure incroyable étourdissante fabuleuse… Lui qui a perdu ses parents, s’est perdu dans la forêt. Lui qui est tellement plein de larmes, doit tout faire pour survivre. S’armer de courage, réfléchir et agir, affronter ses peurs. Et surtout retrouver son chemin, grâce à la généreuse nature, à une petite bergère dégourdie, à une jument magnifique, à une étrange vieille dame et à une louve belle mais féroce.

Rémi va puiser en lui des forces insoupçonnées, combattre l’obscurité et trouver l’éclaircie. Il y aura toujours des nuages, mais des rêves aussi. Et ceux-ci n’existent qu’à travers la réalité. Il réussira à traverser cette forêt inquiétante.

Rémi a grandi.

Un très beau roman.

« Depuis la mort de mes  parents, rien ne semblait s’imprimer clairement dans mon cerveau. Je m’étais installé dans une sorte de rêverie mélancolique. C’était comme un voile opaque qui s’était abattu brutalement sur ma vie. Un voile pesant qui avait tout recouvert sans laisser passer le moindre trait de lumière. (…) J’étais devenu une ombre. »

« On m’avait tout simplement oublié. Je n’avais pas partagé de jeux, de bavardages ni de fous rires. Je n’avais pas échangé mon prénom avec d’autres enfants. J’étais resté en retrait et silencieux, attendant patiemment la fin du séjour. Qui se serait souvenu de moi? Qui aurait donné l’alerte ou signalé mon absence? On m’avait oublié comme on oublie une casquette à la piscine. »

« Je montai sur un rocher et je regardai le paysage. La forêt, immense, infinie, s’étalait à perte de vue. Seule la rivière qui m’avait amené jusqu’ici se frayait un chemin à travers la végétation. J’avais beau regarder de tous côtés, je ne voyais aucun hameau, aucun village, aucune habitation. J’aurais dû apercevoir des signes de vie : des bâtiments, un pont, des routes… mais il n’y avait rien d’autre que cette vague verte qui recouvrait tout. Comment retrouver le chemin de ma vie d’avant? Jamais je ne pourrais traverser cet océan végétal. »

La montagne noire, roman jeunesse de Maria Jalibert, illustrations d’Anne Laval, à partir de 9 ans, Didier Jeunesse, septembre 2018 —

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