Victoria rêve – Timothée de Fombelle

Victoriareve

Victoria est une jeune fille à l’imagination débordante. Dans sa chambre, ce sont des livres qui tapissent les murs. Dans sa tête se bousculent des ours, des chevaux, des lacs, des buffles, des flamants roses, un hydravion, de grands espaces, la lune, des chapeaux, des épés et autres sabres, des fantômes, des espions, des vampires… Elle rêve, Victoria.

C’est le moyen qu’elle a trouvé pour s’échapper de son existence monotone dans la petite ville de Chaise-sur-le-Pont : des journées au collège avec des camarades insipides et superficiels, un pavillon sans charme dans un lotissement, un père qui travaille dans une usine de fabrication de pâtés, une mère au foyer et une grande soeur à l’esprit futile. Rien de romanesque.

Mais voilà qu’un souffle mystérieux enveloppe la jeune fille lorsqu’elle rencontre sur son chemin Jo (plus petit qu’elle mais intellectuellement précoce!), quand il lui demande où sont passées les trois Cheyennes. Ce seraient-elles cachées chez elle ? Alors que Victoria savoure ce doux moment empli de mystère, elle aperçoit son père au volant de sa voiture habillé en cow-boy ! Elle songe aussi à ces étranges disparitions d’objets à la maison, une horloge, des livres… « Peut-être qu’enfin il se passait quelque chose dans sa vie. »

Victoria part alors à l’aventure, assistée de Jo, sur les traces de son cow-boy de père. Quand la réalité empiète sur le rêve et vice versa, il faut s’attendre à tout. Une très jolie histoire magnifiquement contée sur la puissance de l’imaginaire, la place des livres, le quotidien, la dissimulation, les peurs des adultes. Le réel peut être bien triste parfois mais la force de l’imagination n’a pas de limite.

« Personne n’est obligé de croire ce qui va suivre. On a toujours le droit de ne pas croire ce qui est écrit dans les livres. On pourra dire encore Victoria rêve »

« La chambre de Victoria était très simple. Elle n’était pas comme les autres. (…) Il y avait seulement, à la hauteur de ses yeux, un longue étagère unique, remplie de livres, qui faisait le tour de la chambre. Cette ligne de livres, Victoria l’appelait l’horizon. Depuis quelques semaines, chaque jour, des livres disparaissaient étrangement de l’horizon. »

« Victoria pensait à tout ce qu’avait entendu cette horloge au fil de sa longue vie. Des disputes et des retrouvailles, des meurtres peut-être, des déclarations d’amour. L’horloge se retrouvait maintenant condamnée à supporter des bruits de couverts, des bavardages et les annonces météo de Chaise-sur-le-Pont. Si elle avait été cette horloge, Victoria savait qu’elle se serait déjà évadée. Ouvrir la fenêtre. Partir. Qui eût remarqué une horloge en fuite dans ces rues où personne ne regardait personne ? Enveloppée d’une cape noire, elle aurait sauté dans un train vers le sud. Elle ne serait plus jamais revenue. »

« Depuis quelques temps, un monde imaginaire débarquait dans son existence. Elle avait l’impression d’une foule de personnages qui descendaient de sa bibliothèque en rappel pour venir semer leur pagaille. »

Couverture panoramique :

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Victoria rêve, roman jeunesse de Timothée de Fombelle, illustré par François Place, dès 9 ans, Gallimard Jeunesse, Novembre 2012 —

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