Petit garçon – Francesco Pittau et Catherine Chardonnay

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L’imagination est partout. Elle se love dans l’air. L’air que respire le petit garçon du livre, et tous les petits garçons, et toutes les petites filles. Et enveloppe même les grands, mais ça, le petit garçon ne le sait pas encore… Il aspire tant à devenir grand, il se figure tellement de choses… Pourtant, l’imaginaire n’a que faire de la taille, de l’âge. Il est toujours là, tapi, blotti. Et quand il surgit, il bouscule tout. Surtout qu’il arrive souvent à l’improviste! Quand le petit garçon mange, s’endort, joue avec ses amis tout doux – Zork le crocodile, Bouh l’hippopotame, Pelote le mouton, Touit le perroquet, Triny le chien -, lorsqu’il regarde son reflet dans le miroir ou les fourmis sur les brins d’herbe, quand il dessine, quand il s’ennuie. Il débarque les jours de grand soleil ou de pluie chagrine, les jours roses les jours gris, les jours nets les jours flous, les nuits aussi.  Il métamorphose le réel ; tour à tour le rend léger, bizarre, grave, doré, pastel, fuyant, captivant, prenant… il arrondit les angles ou pas, et ne tient jamais en place. Il dépasse sans cesse les limites, s’envole, s’enroule, se glisse, s’immisce dans la vie quotidienne du petit garçon. Et je crois bien qu’ils adorent cela tous les deux!
Roman de l’imagination, de la fantaisie, de l’invention. Roman de l’enfance avec ses joies ses interrogations ses attentes ses rêves ses couleurs ses caresses ses doutes. Roman tissé d’histoires, d’instants en cadence, de moments en latence… liés merveilleusement sous les crayonnés sauvages et amusants.

« Le petit garçon aurait voulu être grand, plus grand que ses copains du jardin d’enfants, plus grand que maman, plus grand que papa et plus grand que tout le monde. (…) Parfois il rêvait qu’il devenait si grand que sa tête atteignait la Lune. Et même encore plus haut quand il rêvait très longtemps. »

« – Mais qui es-tu? Et pourquoi tu risquais de mourir? – Je suis un bout de nuit resté ici par distraction. Je me suis endormi. Je n’ai pas entendu les autres partir avant le lever du jour. Et quand il a fait clair, je ne pouvais plus partir. J’étais cloué ici en espérant que la lumière du jour n’entre pas dans la salle de bains. À la lumière, je disparais. (…) Le petit garçon proposa au bout de tissu de venir avec lui. Il allait le mettre en sûreté, au fond de sa poche, tout au fond, là où règne l’obscurité. Et il allait l’emporter avec lui en attendant la nuit. »

« Aller sur la lune, le petit garçon le faisait souvent. Il n’avait pas besoin de fusée ou de soucoupe volante. Il lui suffisait de fermer les yeux et de ne penser à rien. « 

Petit garçon, roman de Francesco Pittau, illustré par Catherine Chardonnay, à partir de 7 ans,  collection Petite Polynie, éditions MeMo, septembre 2019 —

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