Dans les années 40 au sud des États-Unis, Lee Anderson arrive à Buckton, seul au volant de sa voiture. Ici, personne ne le connaît. Son frère Tom l’a mis en relation avec le propriétaire de la librairie de la ville, dont il va désormais s’occuper. La vingtaine, le corps d’un boxeur, le teint blanc, les cheveux blonds, le regard charmeur, Lee se lie très vite avec une bande de jeunes gens. C’est l’été. Les après-midis orgiaques au bord du lac s’enchaînent, Lee vient avec sa guitare de l’alcool et sa gueule d’ange. Un jour, il fait la connaissance de Dexter, le fils Asquith, une riche famille, qui l’invite à une party dans sa propriété. Là est rassemblée toute la bonne société blanche. Lee est ravi. Sa vengeance se dessine enfin, avec la rencontre des deux sœurs Asquith. Car derrière le séducteur se dissimule un homme en colère, empli d’une haine sans mesure envers ceux qui ont lynché son petit frère à la peau noire, amoureux d’une femme blanche. Car sous la blondeur de ses cheveux, Lee est métis. Et le sexe est son arme fatale… S’ensuit une course effrénée d’une violence éperdue vers un châtiment mortel.
Une adaptation en bande-dessinée du polar noir de Vernon Sullivan alias Boris Vian écrit en 1948, très réussie. On retrouve l’atmosphère sombre et le ton âpre du roman, la tension narrative qui monte crescendo, la détermination l’entêtement la rage de Lee, les scènes de sexe sans équivoque. J’ai beaucoup aimé la manière dont a été représenté le personnage de Lee Anderson ; sa beauté, les expressions changeantes de son visage, son allure animale, son omniprésence obsédante. Une tragédie dérangeante dénonçant la ségrégation raciale, une adaptation habilement menée.
— J’irai cracher sur vos tombes, BD de JDMorvan Ortiz Yen Macutay, d’après Vernon Sullivan alias Boris Vian, éditions Glénat, mars 2020 —
Je lis de plus en plus de BD car il y a vraiment des pépites à découvrir ! Beau weekend Nadège 😊
J’en lis rarement – trop accaparée par les romans et la littérature jeunesse, pourtant je trouve que depuis quelques années la publication est riche et belle.
Oui il y a eu un indéniable saut qualitatif. L’objet BD est de plus en plus soigné, beau. C’est riche !
Oui même en jeunesse!! Ma fille adore les BD.
C’est vrai, Chloé lit les astérix, tintin.. La BD se porte bien ! 🙂