Un jour, tu raconteras cette histoire – Joyce Maynard

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À l’aube de la soixantaine, Joyce Maynard rencontre Jim Barringer. L’auteure et l’avocat vivent alors un amour comme ils n’en ont jamais connu. Derrière eux, des mariages échoués, d’oubliables aventures et de longues périodes de solitude. Devant eux, un avenir qui s’annonce sous les meilleures hospices. Ils partagent le goût des voyages, de la musique, de la gastronomie, et posent sur le monde un regard plein de curiosité et de bonté. La pétulance, l’audace et le naturel de l’une se mêlent merveilleusement bien avec le calme, l’élégance et la finesse de l’autre.

L’auteure de Long week-end, des Règles d’usage, des Filles de l’ouragan – entre autres -, abandonne un temps ses personnages de fiction et laisse de côté ses histoires inventées. Les mots, les situations, les sensations, les paysages, les anecdotes, les émotions, les visages, les voix… tout est vrai. Joyce Maynard nous livre ici un récit, le récit de son histoire – vécue – avec Jim Barringer, son mari. Un amour intense et profond, extraordinaire et terrible ; les prémices, les périples à travers le monde, les têtes-à-têtes romantiques, les enfants de l’un et de l’autre, les secrets échangés, un édifice en construction… et puis l’épreuve, celle qu’on redoute tant, qui frappe sans crier gare.

Trois ans après leur rencontre, un an après leur mariage, Joyce et Jim apprennent qu’il a un cancer du pancréas. Commence alors une lutte de dix-huit mois faite de moult batailles : observations, analyses, hospitalisations, opérations, chimiothérapies, prise de médicaments, accalmies, agitations, fatigue, colère, espoir, chagrins… Joyce Maynard met en mots tous les sentiments éprouvés, le parcours clinique, le cheminement moral, la nécessité de l’entraide… Elle décrit et détaille, même les choses les plus dures, elle parle de l’intime et touche à l’universel.

Une lecture vibrante d’une grande sincérité, une histoire d’amour bouleversante.

 

« Et qui étais-je? Ces quatorze mois m’avaient si profondément ébranlée que je n’avais plus de certitudes, sinon que les parents ne doivent pas attendre de leurs enfants qu’ils comblent leurs besoins. On n’adopte pas un enfant parce qu’on a besoin de plus d’amour. Il vaut mieux avoir déjà résolu le problème de l’amour. »

« Ironie du sort, alors que j’avais enfin un partenaire, je ne pouvais apparemment plus danser comme avant. Je ne voyais pas qu’il me fallait apprendre de nouveaux pas, aussi beaux et compliqués que le tango argentin. (…) Nous ne sommes plus alors deux personnes sur la piste, mais un couple se déplaçant à l’unisson. »

« Au fil des mois – endoscopies, perfusions, prises de sang, scanners, hospitalisations, rinçages de cathéter, perfusions encore -, je ne pouvais plus fantasmer comme avant sur un échappatoire, car je ne pouvais pas plus fuir la maladie de Jim que je ne pouvais fuir ma peau. L’histoire de Jim était devenue inséparable de la mienne. Quel que fût l’avenir qui nous attendait, Jim et moi le traverserions ensemble. Couchée à côté de lui une nuit, j’entendais le battement d’un cœur et ne savais pas auquel de nous il appartenait. »

« Les couples partagent des secrets et, malgré la brièveté de notre union, nous en avions connu quelques bons. Que deviennent ces secrets si la seule personne qui les connaît à part vous cesse d’exister? Ou s’il est encore présent, mais que sa mémoire s’estompe? me demandais-je. »

Un jour, tu raconteras cette histoire, récit de Joyce Maynard, traduit de l’anglais (États-Unis) par Florence Lévy-Paoloni, Éditions Philippe Rey, Septembre 2017 —

12 commentaires sur “Un jour, tu raconteras cette histoire – Joyce Maynard

  1. Peut-être un peu trop autobiographique pour moi… mais son écriture peut me faire fléchir… s’il se trouve à la bibliothèque, pourquoi pas, mais pas en priorité.

  2. Cette histoire a l’air effectivement bouleversante… Depuis le temps que j’ai FOLLEMENT envie de découvrir cette auteure ❤
    Bisous ma Nadège

    1. C’est un récit autobiographique, il est peut-être préférable de découvrir cette écrivaine avec un roman, j’ai beaucoup aimé Les règles d’usage. Je t’embrasse.

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