À la poursuite du grand chien noir – Roddy Doyle

grandchiennoirGloria et Simon sont frère et soeur. Même s’ils se chamaillent parfois, ils s’adorent. Et ce qu’ils aiment par-dessus tout, c’est se faufiler hors de leur chambre le soir et se glisser sous la table de la cuisine sans être vus pour écouter les discussions des grandes personnes. Depuis quelques jours, leur oncle Ben vit à la maison. Ils sont désormais six sous le même toit (les parents, la grand-mère, l’oncle et eux). Gloria a prêté sa chambre à Ben et a rejoint celle de Simon. D’habitude, ils s’amusent bien avec leur oncle, mais aujourd’hui c’est différent : il est d’une humeur morose. Cachés sous la table, ils vont comprendre pourquoi Ben a perdu son sourire.
Depuis que le Grand Chien Noir s’est posé sur les épaules de Ben, celui-ci est déprimé. L’animal, tel un nuage noir, s’est invité sur Dublin, faisant régner une grande tristesse. Finis les rires et les blagues, les habitants sont devenus sombres et mélancoliques. La dépression s’est installée sur la capitale irlandaise.
Quand la grand-mère dit que le Grand Chien Noir a enlevé le coeur à rire de la ville, Gloria et Simon savent ce qu’ils ont à faire. Il leur faut à tout prix retrouver ce Grand Chien Noir et le chasser de Dublin. Sans perdre une minute, les voilà dans les rues, en quête de l’animal. Ainsi commence la grande poursuite. La nuit durant, ils arpenteront la ville en compagnie d’autres enfants et aidés par les animaux du zoo. Leur joie de vivre aura-t-elle assez de pouvoir pour faire disparaître ce chien et le fléau qu’il traîne avec lui?
Ce roman jeunesse aborde judicieusement la crise économique et la dépression qu’elle engendre auprès de la population. La métaphore du Grand Chien Noir, messager du désespoir est bien trouvée. Sa noirceur, sa taille démesurée, son poids écrasant et son discours pessimiste va à l’encontre de la fraicheur, de la spontanéité, de la légèreté, de l’humour et de l’optimisme des enfants. Les illustrations et les dialogues donnent du rythme à l’histoire et le fantastique (un camarade vampire, les animaux qui parlent, l’arrivée d’un troll…) bouscule un quotidien trop rude. Si j’ai aimé le livre, mon fils de dix ans a trouvé la poursuite trop longue et répétitive… agacé, il n’est pas allé au bout de l’histoire.

« –  (…) Le coeur à rire. C’est ça qui s’est passé. C’est le coeur à rire de toute la ville qui a disparu. Plus personne ne rit maintenant. (…) – Je crois bien que j’ai raison, dit leur grand-mère. Voilà ce que je pense : le Grand Chien Noir de la Dépression a volé le coeur de Dublin, le coeur à rire. »

« – Pourquoi nous, les enfants ? Vous nous aidez, pas vrai ? Vous toutes, les mouettes. Et les animaux du zoo aussi. Et maintenant, le poisson. Pourquoi ? – Ce n’est pas évident ? S’étonna la mouette. – Non. – Le Grand Chien Noir de la Dépression déteste les enfants. – Pourquoi ? – Vous êtes l’avenir, dit la mouette avant de s’élever à nouveau d’un seul battement d’ailes. »

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Livre reçu en Service de Presse.

À la poursuite du grand chien noir, roman jeunesse de Roddy Doyle, illustré par Chris Judge, dès 10 ans, traduit de l’anglais (Irlande) par Marie Hermet, Flammarion Jeunesse, Septembre 2015 —

6 commentaires sur “À la poursuite du grand chien noir – Roddy Doyle

  1. Quelle métaphore bien trouvée en effet! Je serais curieuse de savoir justement si leur joie de vivre aura assez de pouvoir… Tu m’le dis? 😀
    Bisou ma Nadège

  2. Je comprends la réaction de ton fils. Et puis qu’il ait abandonné avant la fin parce que ça l’agaçait, je trouve que c’est une saine réaction de lecteur 😉

    1. Comme toi, j’ai trouvé sa réaction très saine, et je lui ai dit. La lecture est un plaisir, si elle ne l’est plus, aucune obligation de poursuivre.

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