Enfant, j’étais fascinée par l’histoire de Pompéi (encore aujourd’hui!), cité ensevelie sous les cendres et la lave après la terrible éruption volcanique du Vésuve. Je me souviens avoir regardé avec attention les photographies des corps figés des pompéiens dans mes livres d’histoire, avoir admiré les fresques et les objets découverts lors des fouilles puis avoir vu à maints reprises les films retraçant cette période. C’est donc avec un réel plaisir que j’ai débuté ma lecture de ce roman, une fiction qui fait la part belle à la réalité.
L’auteure, Anne Pouget, est historienne. Et ça se sent. Dès les premières pages, on est plongé dans l’Antiquité romaine, déambulant dans les rues de Pompéi au côté de Lucius… Nous sommes à quelques mois de la tragédie, mais pas une once d’inquiétude ne se dégage des habitants. Bien au contraire, la ville se porte bien : les terres alentours sont fertiles, la mer toute proche favorise le commerce, la population nouvelle afflue, et la campagne électorale se prépare augurant des grands jeux du cirque.
Le jeune Lucius a tout juste seize ans. Orphelin, son frère ainé Beryllus est désormais sa seule famille. Un frère, simple d’esprit, qui lui donne pas mal de frayeur, à cause de ses nombreuses fugues. Le patron de la foulonnerie (ancienne blanchisserie) leur a donné à tous deux un toit et un travail : Lucius arpente les rues de la cité pour collecter l’urine qui servira au premier bain du linge et Beryllus a la charge de fouler les draps (les piétiner).
À travers les personnages inventés par Anne Pouget, elle réussit à nous faire vivre le quotidien d’une cité romaine ; les marchands et l’organisation du commerce, les patriciens, la plèbe, les esclaves, le forum, les dieux, les habitudes culinaires, les jeux du cirque avec ses gladiateurs et ses animaux exotiques, les élections… Quant au personnage de Lucius, il possède un caractère généreux et se bat contre les injustices telles que l’acharnement de l’homme sur les animaux pour leur bon plaisir ou l’esclavage. Il devient très ami avec un gladiateur, Heracles et un esclave soigneur d’animaux, Lisimba. Amoureux d’Alba, il envisage de se marier quand ils auront l’âge. Doué pour le dessin, un candidat aux élections lui demandera de faire des affiches et des graffiti pour lui sur les murs.
Un jour, le dieu des enfers annonce à Beryllus la destruction de Pompéi, mais personne ne croit un simple d’esprit et puis les habitants ne pensent qu’aux jeux de cirque à venir qui s’annoncent grandioses.
Un très bon roman (dès 12 ans) sur cette période ô combien passionnante. Un bon dosage entre l’aspect fictif avec des personnages attachants et de nombreuses aventures et l’aspect historique complété par un petit dossier à la fin du livre sur Pompéi (carte, dates, précisions sur la société romaine).
« – Mais c’est ce que demande la foule : du pain et des jeux !
(…) – Et l’homme est-il né pour suivre la foule en tout ? Ne doit-il pas réfléchir par lui-même ? T’es-tu déjà interrogé sur l’utilité du massacre de tous ces animaux ? Satisfaire le vil plaisir d’une foule est-il un motif légitime ? Et où s’arrêtera la surenchère ? »
« Ce qui m’a frappé c’est que Platon était fils de patricien… pourtant il a été vendu comme esclave par ce tyran… il a pu fonder son école de philosophie parce qu’il a été libéré… Mais s’il n’avait pas été libéré, il aurait fini sa vie asservi et je me dis qu’il existe des esclaves intelligents, dignes de faire de grandes choses, mais ils ne le peuvent pas parce qu’ils sont esclaves… (…) Alors je me demande : homme libre ou esclave, qu’est-ce qui différencie un homme d’un autre ? Pourquoi un jour un homme est-il supérieur et le lendemain n’est-il plus rien tout simplement parce qu’on a fait de lui un homme soumis? »
« – J’ai retenu une citation de Sénèque, que m’a enseigné Sema : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
« Au pied de l’immense géant, ce qui fut Pompéi avait disparu…il chercha en vain des repères : sa cité avec tous ces habitants, tous ses souvenirs avaient été engloutie par les enfers : il ne subsistait rien d’autre qu’un sol tapissé de pierres ponces, de cailloux calcinés, de rocs effondrés, avec parfois, ça et là, des branches consumées qui sortaient leurs doigts de terre comme un enterré vivant voulant s’extirper de son tombeau. Et ce silence… Une phrase lui revint à l’esprit, fulgurante, celle de Carminox : « S’il y avait un moyen pour éteindre le bruit le soir comme on souffle une bougie pour obtenir l’obscurité. »
— Les derniers jeux de Pompéi, roman historique, dès 12 ans, d‘Anne Pouget, Casterman poche, Mai 2013 —
Intéressant , Pompéi fait partie de mes rêves de voyage.
Oui ce livre est vraiment intéressant et se lit comme un roman. Moi aussi, j’aimerai beaucoup voir Pompéi.
Un lecture jeunesse qui a l’air vraiment intéressante… Une époque qui me passionne aussi. Ma fille a eu l’occasion d’y aller avec le lycée, elle a raconté que c’était très impressionnant de voir ces corps. Je ne sais pas si tu as lu la série d’Azilis (de Valérie Guinot) je suis sûre que ça te plairait aussi énormément (coup de coeur pour moi) l’histoire commence en l’an 477. Je voulais te demander aussi quelque chose Nadael, pour la famille des pages, elles n’apparaissent plus sur mon blog en page d’accueil. J’ai du faire une mauvaise manipulation mais je n’arrive pas à trouver où… Aurais tu une idée de comment je pourrais arranger cela ??
Je note tes références…j’aime beaucoup les écrits sur l’antiquité. Je suis allée sur ton blog, apparemment tu as résolu ton problème de pages…
Ah bon, toi tu arrives à lire les sous familles de mes pages ??? Parce que moi non, si je passe dessus avec la souris (les pages avec la flèche, ceux qui ont des familles) rien ne s’affiche :0( Tu as une idée de ce que je pourrais faire ?? Bisous, bon dimanche
Oui je peux lire tes sous-familles (si tu entends bien par sous-famille Lecture 2012 par exemple). En cliquant dessus, j’entre bien dans ta page Lecture 2012…
Ah Pompéi, rien que le lieu est source d’imagination ! J’ai toujours voulu y aller !
Et moi donc… cet endroit m’a toujours fascinée!
et bien moi, je vais y aller avec le clg !!!
quel chance !!!!!!
Tu as beaucoup de chance en effet, bon voyage!
et je vais aussie aller a rome et au vatican ! 😉
Un chouette voyage en perspective…
Je suis fascinée depuis très longtemps par Pompéi et son histoire, j’ai eu l’occasion d’y aller l’année dernière c’est un site à voir. Je te conseille d’aller aussi à Herculanum et Oplontis, ce dernier site est moins connu mais c’est le plus beau et le mieux conservé des trois. Il va falloir que j’en parle sur mon blog un de ces jours.
J’ai entendu parler de ce livre mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire.
Moi aussi cet endroit me fascine. Je n’ai pas encore eu la chance d’y aller… peut-être un jour.